L'institut ERANOS - Études Recherche Actions et Nouvelles Orientations Socio-éducatives

Le mot «Eranos», en grec, symbolise un banquet, à la fois spirituel et matériel, qui dure grâce aux contributions de chaque participant. Le mythologiste hongrois Karl Kerenyi a pris le sens originel du mot, qui apparaît pour la première fois dans la littérature grecque dans l'Odyssée d'Homère, en termes de «noyau spirituel»
Il devait être développé par les participants dans une atmosphère de liberté et de spontanéité, avec des chansons, des poèmes, des vers improvisés, ou avec une offrande symbolique au groupe. À partir de 1933,un Eranos contemporain a repris et a duré plus de soixante-dix ans à Ascona-Moscia, du côté suisse du lac Majeur.

Études Recherche Actions et Nouvelles Orientations Socio-éducatives

Est le fruit d'une trentaine d'années de recherches et développement dans les sciences et pratiques sociales, dans les sciences et pratiques éducatives pour en apporter le meilleur dans l'éducation du XXIème siècle.
La pratique est capitalisée au travers des contributions de son fondateur au volontariat civil (Unis-Cité), à la médiation sociale, formation de plusieurs milliers de médiateurs y compris Adulte relais au sein d'une plateforme (IEF), pionnière à Marseille dans la qualification et l'accompagnement des médiateurs du dispositif Adulte Relais, ainsi qu'un engagement dans les tous premiers courants de la psychologie et de lʼÉducation positive en France.
La recherche a déjà donné des fruits au travers d'une thèse de doctorat en sciences de l'éducation (Université Toulouse Le Mirail) de plusieurs ouvrages/dossiers thématiques sur le thème des radicalités juvéniles en 2018.
En 2016, nous codirigions avec lʼArtiste photographe Férial, lʼouvrage dʼArtsvisuels et de témoignages « No more, nos morts, nous sommes Paris » sur les attentats de Paris en 2015, préfacé par la Maire de Paris, Anne Hidalgo
Nos travaux portent plus largement sur le déploiement de la psychologiepositive comme science sociale et expérimentale, particulièrementpertinente pour intervenir sur les problématiques contemporaines. Aussi biendans les enjeux du monde du travail, dans la sphère personnelle ou dans lagestion publique de la Cité.

2. Parutions dʼouvrage des membres de lʼInstitut

Nous remercions très chaleureusement le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, pour toutes les relectures, conseils et les préfaces qu'il a eu la générosité d'accorder à nos différents ouvrages

Comment répondre aux besoins de sens et de quête initiatique des jeunes ?
Des offre radicales, idéologisées et virales via les réseaux sociaux rencontrent des jeunes en mal dʼidentité, de repères et de sens dans leur vie. Ce speed dating entre des dépressifs de lʼidéal et le marketing de la haine en ligne nous place face à un défi de taille : répondre avec autre chose (oui mais quoi ?!), proposer des alternatives (oui, mais lesquelles ?).Plus largement, alors que, depuis la pandémie de COVID, le taux de dépression chez les adolescents monte en flèche tout comme les tentatives de suicide, comment faire sens dans lʼéducation que nous donnons ? Comment aider un adolescent à se forger une identité qui est à la fois multiple et cohérente, enracinée et ouverte, qui sʼépanouit intérieurement et offres ses talents aux autres ?

"Les orphelins de la République", paru en 2018 propose une enquête via le parcours de 350 jeunes suivis pour radicalisation. Au-delà des données et des analyses qui racontent une jeunesse ainsi quʼun fonctionnement familial et sociétal, ce livre est un tableau de la faille anthropologique qui menace chaque nouvelle génération qui se frottera aux rites anti-initiatiques que nous décriptons.

À lʼécole, dans les quartiers, au travail ou parmi nos proches, nous avons tous besoin dʼêtre informés sur ces questions et dʼêtre épaulés par des réflexions méthodiques et pratiques. Ce second livre de méthodologie, paru également en 2018, propose donc un bouquet de ressources pour y parvenir de manière structurée et distanciée, sans perdre notre humanité face à une question éminamment complexe.

3. Comment penser l'humain après la pandémie de COVID-19 ?

Les conséquences de cette crise globale nous engagent à questionner le sens et le projet collectif, par un nouveau récit. Nous nous sentons solidaires et unis lors de cette crise, qui est, cette fois, mondiale. Elle frappe sans discrimination, de manière systémique, de multiples dimensions de nos vies personnelle, familiale, professionnelle, financière et surtout morale, psychologique et spirituelle.

Sur la bataille psychosociale et spirituelle, nous ne sommes pas toujours armés, loin de là. Et les ressources ne sont pas, non plus, à porter de main, prêtes à lʼemploi, et accessibles quels que soient les soubassements sociaux et culturels.
Qui plus est, ces ressources, doivent être applicables, concrètes et nous aider à affronter les situations complexes, voire traumatiques, que nous vivions pendant les phases de confinement. Ces ressources sont toute sautant prospectives, orientées vers les difficultés et traumas qui peuvent potentiellement advenir.
De la capacité à lʼanticipation, qui nʼest pas quʼun art de la divination, viendra notre plus ou moins grande agilité dans le parcours, loin dʼêtre balisé. Mieux gérer les crises existentielles, teste notre capacité à lʼhospitalité envers ce monde qui vient.
Le mieux-être, la créativité, lʼempathie, lʼaltruisme, sont autant de ressources cultivées depuis une vingtaine dʼannées par la psychologie positive. Une discipline à laquelle nous avons dʼabord fait école comme apprenant depuis 2013, et désormais fait rhizome et réseaux de par le monde, pour apprendre des autres et transmettre humblement notre expérience en la matière.
Quelques perspectives à lʼhorizon pour dessiner ce chemin :

4. Quelle est notre approche de la santé mentale des jeunes ?

La configuration du suivi individuel en cabinet utilise un cadre d'intervention psychanalytique long ou psychothérapique court (voir encadré) qui est multi-intégratif et multi-référentiel. Dans tous les cas, on vous proposerai un accompagnement sur mesure.

Exercice de facilitation graphique, à la Geelong Grammar School en 2019.6eme congrès mondial de l'association internationale de psychologie positive.© Brandy Agerbeck, Chicago, USA.

Au niveau des techniques psychanalytiques : la thérapie brève dʼinspiration psychothérapique sera privilégiée pour des trajets thérapeutiques visant une efficacité de courte et moyenne durée. Nous viserons également des thérapies cognitives (fondées sur lʼapprentissage de lʼempathie, de lʼintrospection thérapeutique et des techniques de coping et de résilience) ou encore des thérapies spécialisées qui sont centrées sur les psycho-traumatismes et les chocs dissociatifs.
Au niveau des types dʼaccompagnement : ces derniers peuvent être moins analytiques et plus interactifs pour ceux qui ont besoin de plus dʼinteractions (psychothérapie) voir inclure des consignes et des exercices comme dans le coaching. Le recours à la psychologie positive viendra équilibrer le travail mené par des approches sur les forces, les potentiels, les talents, le développement des capacités à sʼéquilibrer et à sʼépanouir de manière durable.

Quelles finalités ?

Nous travaillerons à la remédiation de difficultés existentielles et psychologiques entrainant malaises, questionnements, souffrances, , pertes de repères et éventuellement des états dépressifs.
Nous développerons également les potentiels de résilience de la personnalité, les valeurs et croyances refuges, les pratiques sportives, artistiques, spirituelles, religieuses qui ressourcent.
Nous aidons la personne à se projeter, avoir des idéaux, des projets de vie motivants et à les concrétiser.

5. La psychologie positive comme ressource

Nous avons compris lʼimportance stratégique de pouvoir nourrir les besoins fondamentaux, y compris les valeurs qui peuvent y être rattachées.
Or, une discipline assez récente sʼest attachée spécifiquement à étudier comment justement tout un chacun pouvait cultiver ses ressources : la psychologie positive. Il est important de bien définir la psychologie positive et de montrer que fort heureusement elle nʼest pas un remake de la pensée positive du 19éme siècle.

« La science de la psychologie a eu beaucoup plus de succès sur le négatif que sur le côté positif. Cela nous a révélé beaucoup de choses sur les défauts de lʼhomme, sa maladie, ses péchés, mais peu de choses sur ses potentialités, ses vertus, ses aspirations réalisables, ou son plein potentiel psychologique. Cʼest comme si la psychologie sʼétait volontairement restreinte à la moitié seulement de sa juridiction, et en cela, la moitié la plus sombre et la plus méchante »
Maslow Abraham, Motivation and personality, éd. originale , 1954.

La prise en compte des ressources positives de la personnalité avait déjà inspiré tous le courant de la psychologie humaniste aux Etats Unis dans les années 60 avec Carl Rogers en tête de file qui à définit cette tendance actualisante (actualising tendency) comme étant « la tendance inhérente de lʼorganisme à développer toutes les potentialités de la personne afin dʼassurer son maintien et son enrichissement ».
Rogers Carl,"A theory of therapy, personnality and interpersonnalrelationships as developped in the client-centered framework". In JSKoch(Eds). Psychology : a study of science. Formulations of the person in thesocial context (vol3) ; New York Mc Graw-Hill, 1959.

Lʼêtre humain est doué de capacités dʼautorégulation et dʼauto-détermination et de ressources psychologiques dans lesquelles il peut puiser, notamment dans un climat interpersonnel facilitateur.

Or, la psychologie positive est un nouveau courant de pensée en psychologie, apparut aux Etats Unis à la fin des années quatre-vingt-dix à lʼinitiative de Martin Seligman (professeur à lʼuniversité de Pennsylvanie, aux États-Unis), alors président de lʼAssociation Américaine des Psychologues (APA).
Constatant que la plupart des travaux théoriques et empiriques menés en psychologie et en psychiatrie sʼintéressaient systématiquement à la compréhension et au traitement des troubles psychiques, Seligman a voulu privilégier lʼétude des forces et des ressources psychologiques des individus, laissées pour compte ; dʼautant que lui-même était le concepteur de « lʼimpuissance apprise ».
La définition des objectifs de la psychologie positive est la suivante :

«Lʼétude scientifique des conditions et processus qui contribuent à lʼépanouissement ou au fonctionnement optimal des personnes, des groupes et des institutions ».
Gable, S. L., Reis, H. T., Impett, E. A., & Asher, E. R. What do you do when things go right? The intra personal and interpersonal benefits of sharing positive events. Journal of Personality and Social Psychology, 87, 2004.
« Le domaine de la psychologie positive au niveau subjectif concerne lʼexpérience subjective valorisée. Au niveau individuel, il sʼagit de traits individuels positifs : la capacité dʼamour et de vocation, le courage, le sens des relations interpersonnelles, sensibilité esthétique, persévérance, pardon, originalité, esprit futur, spiritualité, talent élevé et sagesse. Au niveau du groupe, il sʼagit des vertus civiques et des institutions qui poussent les individus vers une meilleure citoyenneté : responsabilité, encouragement, altruisme, civilité, modération, tolérance et éthique de travail ».
Seligman, M. E. P., & Csikszentmihalyi, M., « Positive psychology :An introduction ». American Psychologist, 55(1), 2000.

A partir de cet angle, Ilona Boniwell présente trois axes prioritaires :

Boniwell Ilona, Introduction à la psychologie positive, Payot, Paris, 2012.

Ken Sheldon et ses collègues soulignent que dans un monde présentant adversités et incertitudes la nouvelle science de la psychologie positive a pour but de « comprendre, tester, découvrir, et promouvoir les facteurs qui permettent aux individus et aux communautés de prospérer »

Le Manifeste de la Psychologie Positive a été créé lors de la réunion àAkumal (Mexique) en 2000, par les auteurs suivants : Ken Sheldon, BarbaraFredrickson, Kevin Rathunde, Mike Csikszentmihalyi, et Jon Haidt.

A ce titre, la Psychologie positive est extrêmement bien placée pour traiter des facteurs de protection. Récemment, la direction vers une modèle de résilience a reçu un nouvel élan à partir des résultats émanant de psychologie positive comme le note Ann Masten qui écrit que «le message de trois décennies de recherche sur la résilience mettent en évidence les thèmes centraux des évolutions de la psychologie positive.
Masten A. : « Ordinary magic ; resilience processus in developpement,American psychologist, 56(3), 2001.

6. La psychothérapie positive

Ce nʼest pas un changement de paradigme mais plutôt une évolution interne à la psychologie. Lʼintégration des forces à des récits de vie bien souvent biaisés par la négativité transforme les orientations cliniques :

Inciter certain patient « à ne pas penser que la psychothérapie aurait pour seul objectif de redresser leurs pensées distordues ou de restaurer leurs relations troublées mais aussi dʼapprendre de leurs forces, de leurs compétences, de leurs talents et de leurs habilitées pour surmonter les défis. (...) La psychopathologie fait surface quand la croissance et le bien-être diminue et que dʼautre part que la psychothérapie offre une unique opportunité de réaliser ou revitaliser le potentiel de croissance des patients (…) la réflexion sur les parties négatives de son existence est importante mais la croissance passe par lʼévaluation, la reconnaissance et le renforcement des forces. (...) Les émotions et les forces sont toutes aussi authentiques et réelles que les symptômes et les désordres de la personnalité et que ces forces permettent au travers des expériences et caractéristiques positives des relations thérapeutiques effectives »
Rashid Tayab, "Positive Psychotherapy : « A strenghs-based approach »",The journal of positive psychologie, 2015, vol 10, n°1, 2015.

En effet les capacités inhérentes du patient à la croissance, au contentement et au bien-être peuvent être contrariées par des facteurs psycho-sociaux ou/et socio-culturels, en somme des relations complexes avec lʼenvironnement.
Cʼest bien là un enjeu fort du fait des préjugés des publics jeunes vis-à-visdes psychologues et psychiatres tout autant que des appréhensions de cette même jeunesse à anticiper, une évaluation négative de leur personne, lors dʼun test ou dʼun premier diagnostic psychique, quel que soit la délicatesse du professionnel par ailleurs.
La psychothérapie positive sʼest basée sur les travaux de Seligman qui a trié des notions hautement subjectives telles que le bonheur et le bienêtre en cinq composantes scientifiquement mesurables et gérables : les émotions positives, lʼengagement, les relations, le sens et lʼaccomplissement, les premières lettres de chaque mot donnant PERMA.

Seligman Martin, « PERMA and the building blocks of well-being », TheJournal of Positive Psychology, 2018.

Le fait de nourrir ces cinq éléments fait baisser de manière significative les taux de dépression et augmente corrélativement la satisfaction de la vie. Ces derniers éléments son fondamentaux lorsque nous savons que sur notre échantillon de 350 jeunes analysés dans notre ouvrage les orphelins de la République (2018), non seulement plus de 35 % était suivi par un psychologue ou psychiatre et plus de 40% étaient dépressifs (sans que cela soit forcément les mêmes).

Suivant les préconisations de Tayab Rashid (2015), nous pouvonsdistinguer trois phases de l'accompagnement :

C'est un vrai jeu de rééquilibrage qui s'engage car le ratio démotion spositives nécessaires pour contre-carrer les émotions négatives est un mouvement à créer d'au moins trois émotions positives pour une négative selon les travaux de Barbara Fredrickson.
Fredrickson, Barbara, Positivity : Discover the ratio that tips your lifetoward flourishing, New York, NY: Crown, 2009.

La stratégie de "l'interprète" : en quatre étapes (Tayab Rashid).

7. L'éducation positive

« Quand jʼétais petit, ma mère mʼa dit que le bonheur était la clé de la vie. À lʼécole, quand on mʼa demandé dʼécrire ce que je voulais être plus tard, jʼa irépondu “heureux”. Ils mʼont dit que je nʼavais pas compris la question, je leur ai répondu quʼils nʼavaient pas compris la vie », John Lennon (1940-1980).
"Lʼéducation positive réunit ensemble la science de la psychologie positive et les meilleurs pratiques et enseignements qui encouragent et soutiennent les écoles et les individus à sʼépanouir à lʼintérieur de leurs communautés".
Norrish, J. M., Williams, P., OʼConnor, M., & Robinson, J., "An applied framework for positive education". International Journal of Wellbeing,3(2), , 2013.

Ce sont les travaux de la Geelong Grammar School en Australie(Melbourne). Cette institution aura été la première à implémenter des programmes complets dʼépanouissement et de bien être pour ses élèves dès 2008.

Alain Ruffion (Institut Eranos), à la Geelong Grammar School en 2019.6eme congrès mondial de l'association internationale de psychologie positive.

Beaucoup de précurseurs au XXème siècle comme Alfred Alder, les écoles Montessori, Célestin Freinet ont pris les devants. Mais il est temps dʼaffirmer que lʼEducation positive se constitue, sur des bases scientifiques internationales, pour instaurer une culture de la non-violence.

Ce nʼest pas pour rien que Freud à classer lʼéducation parmi les trois métiers impossibles avec le politique et le soin. Les critiques seraient centrées autour de lʼidée que lʼEducation deviendrait ainsi comportementaliste voir normative.
Lʼimplantation de ressources en lien avec les compétences psychosociales en France est encore trop dépendante dʼinitiatives éparses, certes saluées, mais elles ne sont pas encore institutionnalisées et encore moins évaluées.
Or lʼEducation positive est une discipline, comme la psychologie positive dont elle émane, est qui basée sur des expérimentations scientifiques, des outils fondés sur des preuves tangibles : le bien-être de lʼenfant et lʼefficacité des apprentissages.

Dès le plus jeune âge... des résultats éprouvés

Shoshani et Slone ont investigué l'effet de la psychologie positive sur des élèves pré-scolaires sur le sentiment subjectif de bien être, leurs santés mentales, et leurs comportements dʼapprentissages pendant toute une année scolaire et leurs résultats ont montré une nette amélioration dansses trois domaines du groupe par rapport au groupe témoin.
Shoshani, A., & Slone, M. "Positive education for young children : Effects ofa positive psychology intervention for preschool children on subjectivewell being and learning behaviors". Frontiers in Psychology, 8, 2017.

Le développement des sentiments moraux contre des plaisirsfugaces...

Puente-Martinez et son équipe ont montré que lʼapprentissage de la régulation des affects négatifs était efficace dans la meilleure gestion de ces affects et que cela permettait également de se relier dʼavantage aux plaisirs eudémoniques, qui sont dʼavantage source de satisfaction durable que les plaisirs hédoniques.

"A lʼère ou les parents (voir les enseignants) peuvent tour à tour craindre les procès en abus de pouvoir (rigidité..) et en laxisme (permissivité..), la démarche positive se profile comme un mélange idéal dʼattention de de fermeté. Elle refuse à la fois le rapport de force et lʼabus de complicité. Delà découle une préférence plus ou moins syncrétique pour le respect et le soin (contre la négligence et lʼarrogance), pour la bientraitance (contre la brutalité), pour la gratitude et les félicitations (contre les reproches et les récriminations), pour la valorisation des compétences (contre la stigmatisation des faiblesses), pour le risque et lʼerreur (contre la faute et la culpabilisation) (…) en somme la quête libératrice des renforcement spositifs (ʻBravoʼ) serait plus efficace à long terme, que la crainte aliénante des jugements négatifs (ʻZéroʼ)"
Filiozat Isabelle, Jʼai tout essayé, Pocket Marabout, 2013.
"Premièrement, un quiz : en deux mots ou moins, que voulez-vous le plus pour vos enfants ? Si vous êtes comme les centaines de parents à qui j'ai demandé, vous avez répondu : "Bonheur","Confiance",ʻContentementʼ, ʻéquilibreʼ, ʻbonnes chosesʼ, ʻgentillesseʼ, ʻsantéʼ, ʻsatisfactionʼ. En bref, vousvoulez le plus pour le bien-être de vos enfants. En deux mots ou moins,qu'est-ce que les écoles enseignent ? Si vous êtes comme les autres parents, vous répondez : « Réussite », « Réflexion », « Succès », «Conformité », « Alphabétisation »,"Mathématiques", "Discipline" et autres. En bref, les écoles enseignent les outils de lʼaccomplissement. Notez qu'il n'y a presque pas de chevauchement entre les deux listes. La scolarisation des enfants concerne depuis plus dʼun siècle lʼaccomplissement, un boulevard dans le monde du travail des adultes. Je suis totalement pour l'accomplissement, le succès, l'alphabétisation et la discipline ; mais imaginez si les écoles pouvaient, sans faire de compromis non plus, enseigner à la fois les compétences de bien-être et les compétences requises. Imaginer lʼÉducation positive"
Seligman, M. E., Steen, T. A., Park, N., & Peterson, C.,"Positivepsychology progress : empirical validation of interventions".American psychologist, 60(5), 410, 2005.

8. Apprendre par le roman graphique et les nouveaux médias

Les ambitions autour d'un contexte professionnel

« Au-delà de tous les mediums classiques de la presse écrite à la télévision, le roman graphique, pour moi, est celui qui offre le plus de liberté. Tant sur la narration que sur la forme et les couleurs. Quant au traitement, il nʼy a pas à mes yeux, plus enclin à raconter le monde tel quʼon le voit, avec ses sens, avec sa liberté de parole »
Feurat Alani, journaliste, Lauréat du PrixAlbert Londres, 2019.
« Formateur dʼenseignants et auteur de manuels scolaires, je pense que ce format des capsules vidéo sont des ressources pédagogiques innovantes et efficace pour favoriser lʼapprentissage. Elles ont le grand mérite de permettre de décloisonner les savoirs et de conjuguer les apports des sciences sociales au-delà de leur public habituel »
Cédric Passard, Historien, (Co) Auteuraux Éditions du CNRS de paradoxe de la transgression (2012), lʼâge dʼor du pamphlet (2015), De quoi se moque-t-on ? Satire et liberté dʼexpression(2021)
« Ne faut-il pas multiplier les programmes spécifiques accessibles sur d'autres canaux pour offrir des lieux d'innovation, d'expérimentation et de renouvellement de la création et de l'expression audiovisuelle ? A quand une grande plateforme de l'audiovisuel public portant notre voix et notre regard ici, et au-delà de nos frontières qui fera la part belle à des créations francophones inédites, et rendra aussi visible l'extraordinaire fonds de programmes existants qui pour la plupart semblent périmés dès qu'ils ont été diffusés ?».
Tribune « pour un audiovisuel public fort », appel de 150 journalistes, documentaristes, artistes, Journal du Dimanche, octobre 2020 [Lien].

Objectifs pédagogiques

Sur internet et son algorithme, si lʼon ne sait pas chercher lʼinformation adéquate, nous sommes vite perdus car submergés dʼinformations. Nous nous sommes formés en passant des heures à chercher ce qui peut être pertinent pour « nous », guidés par le désir de comprendre le monde contemporain ou plus simplement le souci de sʼinformer dans le cadre de notre métier de fonction support à lʼaction éducative et médico-socialeou de travailleur social et clinicien.

Le fond et la forme… Après une bonne année de pratique de recherche documentaire, nous en concluons que lʼinformation la plus pertinente est le message transmis sous le format dit de « capsules » que nous tacherons de définir ainsi :

  • Sur le fond, de la façon la plus condensée possible par un script, pensé et rédigé avant captation de lʼimage ;

  • Sur la forme, avec un style du type « roman graphique »pour sortir les adolescents de lʼusage ludique de la bande dessinée et démontrer aux adultes que le dessin animé peut avoir un usage pédagogique dans une activité professionnelle.

On distinguera alors dans le foisonnement des productions rencontrées :

  • Le dessin de presse dans sa fonction dʼinformation ou de lutte contre les fausses nouvelles, pour les médias ;

  • Lʼoutil de prévention pour de la sensibilisation sur les problèmes dʼaction publique, pour les institutions ;

  • Le plaidoyer dʼintérêt général, pour lʼusage fait par les ONG ou les associations de la société civile.

De lʼusage récréatif à la rencontre de nos professions avec lʼart visuel

Cʼest aussi et avant tout une stratégie pour la captation dʼaudience et dʼacteurs impliqués/concernés : on sort de la « niche » des amateurs de bande dessiné, de cinéma, de comics dans sa vie privée, pour aller vers la rencontre des publics dans le champ professionnel.
Se donner les moyens de faire et penser ensemble sur des terrains en partage. Terrains qui sont alors vécus autrement par chacun, que comme loisir improductif, ou contrainte sur lʼactivité de travail ou dʼapprentissage.
En conjuguant fond et forme, nous obtenons ces « capsules vidéo », tel que définies comme un nouvel outil dʼapprentissage par le champ de la formation intégrant les technologies numériques.

Lʼusage du numérique dans nos professions : le début dʼune aventure

Cʼest très vite décourageant pour un travailleur social, sʼil nʼa pas de temps libéré professionnellement pour faire ce travail dʼidentification et de découverte du numérique comme support éducatif et thérapeutique. Lʼaccompagnement dans les missions supports de conseillers techniques, permet de soutenir les équipes de terrain sur une veille documentaire oula faciliation à la production, afin dʼen investiguer le sens pour la pratiqueprofessionnelle.

Les objectifs poursuivis

  • Étayer la posture professionnelle ;

  • Utiliser un support tiers au service de la relation éducative et clinique ;

  • Apprendre ensemble pour faire ensemble ;

  • Croiser nos savoirs, en débattre et les diffuser;

Un appel à la créativité

"Pour avoir le droit de citer gratuitement un extrait audiovisuel(reportage, émission, film) dans un autre film (ou dans une exposition, un spectacle, un DVD), il faut que la citation d'extrait soit brève (moins de 6 minutes retrouver source), qu'elle soit justifiée "par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'oeuvre" à laquelle est incorporé l'extrait, et il faut indiquer la source de l'extrait (CPI art. L. 122-5 et 211-3)